Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 juillet 2007 6 14 /07 /juillet /2007 00:01

                                                             Pape1.jpg

                                                                         Le Papé

Yolande VERCASSON
AMOUREUSE DE LA PROVENCE
 
Au départ elle a écrit pour s’apaiser.
C’était une nécessité.
Aujourd’hui elle exprime aussi bien le malaise de la société que les beautés de la Provence qu’elle aime tant.
Je vous laisse apprécier «  Le Papé  », témoignage douloureux sur le sort des anciens aujourd’hui.
Un axe de réflexion majeur pour les infirmiers, les médecins, les assistantes sociales, les dirigeants de maison de retraite, les centres de gérontologie
Mais un axe de réflexion surtout pour les enfants d’aujourd’hui trop souvent entrainés ou perdus dans un monde de profitabilité et d’égoïsme.
Voici donc Le Papé tiré de l’œuvre de cette délicieuse amie, Yolande Vercasson.
J’y reviendrai si vous aimez….



 


                           Le Papé
 
Il se tenait assis tout au bout de la table
Et nous impatientait souvent par sa lenteur.
On le voyait si vieux, si courbé, pitoyable,
Que l’amour peut à peu cédait à la rancœur.
Je le suivais partout ! c’était là, dans ma tête !
Il me suivait des yeux lorsque je travaillais,
Proposait de m’aider, maladroit, l’air tout bête !
Il gênait nos projets, notre vie, le papé !
Au bout de quelques temps, prétextant les vacances,
Je le menais plus haut, au flanc du Luberon
« Tu seras bien là-bas. Tu verras la Durance
Du haut de la terrasse de la grande maison.
Ces maisons-là, papé, sont faites pour les vieux.
Regarde comme ils semblent bien, ils ont l’air très heureux ! »
« Comme tu veux, petite, si c’est pour ton bien-être.
Monte de temps en temps, le dimanche peut être ?  »
Je l’ai laissé tout seul, vivement, pas très fière.
L’air était encore chaud, pourtant je frissonnais,
Et le chant des oiseaux voletant sur le lierre
Me disait doucement : «  Qu’as-tu fait du papé ? »
Les jours se succédaient, je cherchais la quiétude
Le travail me prenait, j’essayais d’oublier,
De noyer mes regrets au fil des habitudes,
Les souvenirs d’antan rappelaient le papé.
Même dans le mistral qui rasait la garrigue
Pour venir s’écraser au butoir de la digue
J’entendais cette voix qui ne cessait jamais
De dire à mon oreille : « qu’as-tu fait du papé ? »
Chaque brin de lavande, de thym, de romarin,
Me reprochait sans fin l’absence de l’aïeul.
Le murmure des sources dans le petit matin
Chantait sur mon cœur lourd des cantiques de deuil.
Le remord lentement s’installait dans ma vie.
Je revenais m’asseoir ou il s’était assis,
Sur le banc de vieux bois, près du puits, sous le chêne,
Et je laissais errer mes pensées sur la plaine.
Alors, je l’ai revu, avant, lorsqu’il marchait
Jusqu ‘au seuil de l’école, pour venir me chercher.
Je sautais dans ses bras, je l’embrassais, tout doux,
Et nichais tendrement ma tête sur son cou.
Il me portait un peu, puis, ma main dans sa main,
Il ajustait son pas pour bien suivre le mien.
Il m’expliquait les bois, les cabris, les moutons,
Les abeilles dorées et les beaux papillons.
Il cueillait aux buissons des réserves de mûres
Et m’offrait les plus grosses comme un présent de choix.
Il riait bruyamment en voyant ma figure
Barbouillée des reliefs de ce festin de roi.
Le soir près de mon lit, il venait me bercer
De chansons provençales, d’histoires de bergers.
Je m’endormais heureuse de sa chaude présence,
Pleine de rêverie, d’amour, de confiance.
Au long des souvenirs, mon cœur plein de pitié
A trouvé le repos. J’ai repris le sentier
Pour revenir tout droit à la grande maison.
Retrouver le papé, lui demander pardon.
J’ai pris tout simplement sa main, sans rien lui dire.
Une larme brillait au milieu du sourire.
Et c’est moi, cette fois, tout au long du chemin
Qui ajustais mon pas, pour bien suivre le sien.
Un papé c’est précieux, c’est tant de souvenirs !
Si vous en avez un, jusqu’au bout de vos jours,
Gardez-le près de vous. Quand il devra mourir,
Vous fermerez ses yeux dans un geste d’amour.
Aujourd’hui, par hasard, si le chant des cigales
Me pose la question tant de fois redoutée,
Je peux, le cœur tranquille, en digne Provençale
Répondre fièrement : « il est là, le papé  »
 
 
        Yolande VERCASSON


                   Pap--2.jpg

                             Le retour du Papé
Partager cet article
Repost0
11 juillet 2007 3 11 /07 /juillet /2007 00:27

DSC01950-copie-1.JPG          DSC01951.JPG

              La force de la vie                                                                 Eve Carmignani



LA  FORCE  DE  LA  VIE

AU BOUT DU DESESPOIR, IL Y A L'ESPOIR

 
        Le mercredi 18 juillet 2007, à la Maison de la Presse, Eve CARMIGNANI dédicacera son dernier livre : La Force de la vie.
        Il s’agit là de son troisième livre après :
 
Empreintes   Editions de Stinville
 
Le coeur naufragé  ou l'Amour plus fort que la mort - Editions de Stinville
 
       Eve nous présente avec la Force de la vie, une réflexion intimiste et féministe. Un roman d’espoir et de vie face à l’épreuve suprême, porté par une personnalité forte et attachante.

        Ses textes, d’une sensibilité profonde, révèlent son attachement à tout ce qui touche l’être humain.
Grande amoureuse de la vie, de la nature et des animaux, elle s'intéresse aussi à la littérature, la poésie et l'art. Elle est mariée et mère de deux enfants. 

         Son dernier roman, "La force de la vie" est  un hymne d'espoir et de vie face au cancer.

         Elle y révèle son combat : rester debout face à cette injustice, debout face à ce fléau terrible ; debout face à cette malchance, debout face à elle-même, face aux autres, à tous les autres.

         Peu importe les dérives, les moments de vertige…au bout du désespoir, il y a l’espoir.

         Elle s’est relevée et avance aujourd’hui sereinement vers un autre destin. 
         Ce livre est également une plongée philosophique et psychologique au coeur de l'humain. 

         Aujourd'hui, une page de sa vie s'est tournée : Elle écrit sur un autre sujet.
Partager cet article
Repost0
31 mai 2007 4 31 /05 /mai /2007 22:31
BRIALY.jpg




Jean Claude Brialy 
 
La dignité intacte de la sentinelle de la nuit
 
J’ai retenu sa réponse récente à la question :
Pourquoi courez-vous ?
Il a répondu : 
il faut courir vite plus vite que les nuages pour rattraper le soleil.
 
J’ai retenu encore son secret à ne pas dire qu’il était malade, qu’il allait mourir.
Tous se amis ont été surpris …il ne nous avait rien dit, disent-ils.
Et pourtant quand on le regardait récemment sur le petit écran, ne voyait-on pas les griffes de la souffrance sur son visage déjà gris, couleur mal.
 
J’ai toujours eu une forme de fascination pour ceux qui affrontent leur fin de vie avec une aussi grande et pudique discrétion.
Partager cet article
Repost0
31 mai 2007 4 31 /05 /mai /2007 13:59
DSC01918.JPG   DSC01912.JPG

En photos : le Docteur Dropinski et une partie de l'assistance


CAFE SANTE A LA CASE A PALABRES
 
LA DOULEUR ET SA PRISE EN CHARGE
 
 
Beaucoup de monde ce mardi soir à la Case à Palabres pour assister a la réunion mensuelle ayant pour thème:
La douleur et sa prise en charge.
C’est le Docteur Dropinski qui a animé cette soirée et a répondu aux nombreuses questions des auditeurs ; ce médecin algologue exerce en libéral à la clinique Marseillaise la Phocéane.
La douleur est longtemps restée ignorée par la médecine. Heureusement, la situation change et il existe aujourd’hui un arsenal thérapeutique très complet pour lutter contre la souffrance. Mais quels sont les différents types de douleur ? Comment l’évaluer et la traiter ? De la reconnaissance tardive à la cause nationale, les patients sont-ils au bout de leur peine ?… Quelques éléments de réponses.
Le praticien a remonté aux origines de ceux qui les premiers ont pris en charge la douleur et ont manifesté le désir d’apaiser les souffrances ; ce sont les égyptiens et les grecs qui sont les précurseurs des premiers soins ; plus tard c’est le regard sur la culture judéo-chrétienne qui permet de constater qu’elle s’est associée à une valeur rédemptrice mettant un terme au rituel : «  tu enfanteras dans la douleur ».
Le médecin a ensuite évoque nos freins à la prise en charge ; la douleur renvoie notre propre représentation de la souffrance, phénomène désagréable. Cela nous renvoie également à notre incompétence à soulager l’autre : «  je ne comprends pas, donc je ne veux pas voir  »
La douleur est définie comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, en rapport avec une lésion tissulaire réelle ou potentielle”.Elle peut être aiguë ou chronique, lorsqu’elle évolue depuis plus de 3 à 6 mois, et est susceptible d’avoir un effet néfaste sur le comportement ou le bien-être du patient
 
Le Docteur Dropinski a ensuite mis l’accent sur les deux types de douleurs :
Douleur aiguë et douleur chronique
Signal d’alerte pour l’organisme, la douleur aiguë initie la mise en place d’un système de défense et de protection de l’organisme. Elle peut être provoquée par une piqûre, une brûlure, un pincement, etc. Cette atteinte aux tissus peut se manifester par une inflammation, un bleu ou une rougeur.
La douleur chronique est une douleur qui s’est installée depuis trois à six mois. Elle peut trouver son origine dans diverses pathologies. On distingue généralement celles issues de maladies graves et celles dites "non malignes" dues à des lombalgies, céphalées, etc. qui doivent être considérées, par le médecin traitant, comme une maladie en soi.
 
Phénomène complexe, la douleur est un signal d’alerte indiquant à notre cerveau que quelque chose d’inhabituel se passe à l’intérieur de notre corps. Mais derrière ces réactions réflexes se cachent des mécanismes bien identifiés.
A noter également : les émotions et le vécu de la personne qui interfèrent avec la douleur.
La prise en charge de la douleur s’exprime souvent avec ce mot sacré : être empathique et être humain. La prise en charge globale se fait dans un cadre psychologique et physique.
Aujourd’hui les thérapie parallèles ou traditionnelles se sont développées : acupuncture, sophrologie, psychothérapie mais aussi prise en charge neurochirurgicale médicamenteuse avec des drogues fortes.
 
Ne plus ignorer la douleur
La France est longtemps restée à la traîne concernant la prise en charge de la douleur alors que, paradoxalement, elle possédait une médecine technologique de pointe. Cet archaïsme consternant n’a commencé à évoluer qu’avec le premier plan antidouleur en 1998. Aujourd’hui, les professionnels de santé ont obligation d’évaluer et de traiter la douleur.
La prise en charge de la douleur a considérablement évolué. Il y a eu une véritable prise de conscience de la part des professionnels de santé, qui ont désormais une approche globale face aux malades en souffrance".
par exemple, il y a la reconnaissance de la  fibromyalgie, syndrome caractérisé par des douleurs musculaires chroniques et un sommeil non réparateur, reconnue au niveau social, au même titre que la dépression.
Globalement une avancée importante depuis quelques années dans la reconnaissance de la douleur et des soins qui l’apaisent.
 
 
 
            PS : de nombreux participants ont souhaité s’exprimer à la suite de  cet  article.
     Laurent, en particulier, qui nous parlera de son cas très prochainement.
     N’hésitez pas, vous aussi, à intervenir.
Partager cet article
Repost0